RESTAURATION DE TABLEAUX
INTERVENTIONS SUR LE TABLEAU
La restauration d'un tableau se divise en trois étapes : l' examen, la conservation et la restauration
- L'EXAMEN qui permet de faire un constat d’état et d'altération précis , avant de proposer un traitement approprié , en accord avec deux grands principes – réversibilité et minimum d'intervention , c'est à dire traitement en fonction du lieu de conservation de l'oeuvre,toujours réversible, en évitant d’être trop interventionniste , restant dans le plus pur respect déontologique de l'oeuvre
- LA CONSERVATION concerne le traitement du support – toile ou bois , lorsque la toile est déchirée , trouée , cassante , le châssis est endommagé ou le panneau de bois altéré
?Cartonnage ou facing – intervention avant transport d'une oeuvre
C'est une pratique totalement réversible qui permet de manipuler et de transporter un tableau sans risque de perdre la moindre écaille.
Pour protéger la couche picturale d'un tableau soulevée en perte d'adhésion, nous collons sur la toile des feuilles de papier Japon avec une colle naturelle.
Nettoyage et assainissement du revers avant toute intervention sur l'oeuvre , les revers sont nettoyés des poussières emprisonnées au sein de la toile et stockées entre la toile et les montants du châssis ( scrupules) qui ont du jeu
Consolidation des déchirures et des lacunes de toile. Les incrustations sont des morceaux de tissu qui sont adaptés aux lacunes du support textile et raccordés à la toile originale, la forme de lacune est décalquée sur le morceau de toile découpée sur laquelle on colle des fils à chaud. De la même manière – fil à fil ,on réparera la déchirure.
Relaxation de la toile. Si la toile est détendue et pour la remise en plan des déformations il faut utiliser trois paramètres simultanés : humidité , chaleur et pression.
Le refixage est nécessaire lorsque la couche picturale - ou préparation - présente une perte d’adhésion au support (clivage, écaillage, soulèvement, claquage, pulvérulence) pour rétablir la cohésion entre les strates .Cette opération peut être ponctuelle ou généralisée par imprégnation du revers.
Rentoilage. Collage d'une toile neuve sur l’ensemble du revers lorsque la toile d'origine ne présente plus la résistance suffisante pour une nouvelle mise en tension et ne peut plus jouer correctement son rôle de support. Le doublage d'une toile peut être effectué par différentes techniques - à froid ou à chaud - suivant les adhésifs utilisés.
La pose de bandes de tension lorsque les bords de la toile sont endommagés ou traditionnellement coupés au plus près des montants . Si le rentoilage n'est pas nécessaire , on peut juste poser des bandes de tension (strip-lining) sur les quatre côtés . De cette façon, la remise sur le châssis avec mise en tension du tableau devient possible .
Tension sur le châssis. Les châssis peuvent être simples ou avec des traverses et de préférence montés par tenons et mortaises , avec des clés de tension permettant de retendre le support du tableau quand c'est nécessaire. Dans le cas de châssis trop altérés, mieux vaut les remplacer par des châssis neufs , à clefs , chanfreinés.
- LA RESTAURATION de tableau a un but surtout esthétique.
A "Nettoyage" - dégraissage et éventuel allègement de vernis.
Le dégraissage sert à enlever la couche de crasse superficielle plus ou moins prononcée , due aux expositions à la pollution ( fumée de cheminée, de cigarettes, de cierges ), une oxydation et microfissuration de la couche protectrice du vernis ( jaunissement sous l'action des UV ou brunissement et opacification sous l'action d’humidité ). Peuvent être aussi gênants les restes d' anciennes restaurations qui ne s’intégrent plus avec l'original ( retouches disgracieuses et trop visibles).
Pendant cette opération, on intervient avec des solvants assez forts qui s'ils sont mal choisis pourraient causer des dommages irréversibles à l'oeuvre. Pour déterminer le type de solvant , sa dilution ou mélange , une analyse de vernis et de test préalables sont donc nécessaires.
A "Masticage" de tableau – les fissures et les manques de matières picturales sont comblés au mastic et poncés jusqu'à reconstitution du même état de surface que la peinture environnante , en se limitant bien sûr aux lacunes ( sans les déborder) avec un mastic réversible.
La réintégration picturale existe avec différentes options de retouche, selon le degré d'intervention souhaité et le type de tableau traité.
- La retouche d'une couleur unie en aplat , d'une tonalité correspondant à celle prédominante dans le tableau , mais sans reconstitution
- La retouche visible – trattegio; traits fins de couleurs pures ( utilisée surtout pour les fresques)
- La retouche pointilliste elle est issue de la décomposition des couleurs en petits points très minimes; juxtaposés , qui permettent la reconstitution des zones lacunaires tout en conservant un aspect vibratoire et léger
A "retouche illusionniste" imitation parfaite de l'original par continuité de structure ; on tend à l' invisibilité complète de la retouche. La retouche s'effectue en plusieurs couches séparées par du vernis à retoucher , afin d'en améliorer la réversibilité
A "Vernissage" deux fonctions :
Premièrement : protection durable et efficace de la couche picturale des agressions extérieures
Deuxièmement : isolation des diverses couches de coulure de la partie originale de réintégration par retouche picturale?.
Les principaux vernis généralement utilisés sont les vernis à l'alcool , au mastic pur et les vernis dammar.